BANGUI, le 16 juillet 2021(RJDH)----Depuis les démarches du dialogue engagées par le président de la République Faustin Archange Touadera notamment
BANGUI, le 16 juillet 2021(RJDH)—-Depuis les démarches du dialogue engagées par le président de la République Faustin Archange Touadera notamment les consultations en avril 2021 et la mise en place du comité d’organisation en juin dernier, l’opposition n’a pas salué ce processus. Plusieurs partis politiques d’opposition regroupés au sein de leur plate-forme, la Coalition de l’Opposition Démocratique 2020(COD-2020), ont exigé la mise en place d’un comité préparatoire juste et équilibré et piloté par la communauté internationale.
Les prises de position ont commencé avant les élections du 27 décembre 2020 où la plupart des partis de l’opposition démocratique en Centrafrique soutiennent l’idée d’une concertation nationale avec toutes les parties prenantes avant l’organisation des élections dans le pays. C’est au lendemain de la réélection de Faustin Archange Touadera que le processus a commencé et il a réitéré lors de sa prestation de serment le 30 mars 2021,
« la tenue d’un dialogue dit républicain ». Mais pas un dialogue avec les groupes armés qui tiennent les armes notamment le coordonnateur de la CPC l’ancien président François Bozize dont le coup d’Etat manqué en janvier 2021 a poussé les pouvoirs à renforcer sa présence militaire sur le terrain avec le soutien de la Russie et le Rwanda ainsi que de la Minusca.
Cette position de Touadera d’organiser un dialogue en écartant les groupes armés inquiète les partis politiques de l’opposition. Mahamat Kamoun du parti politique « Bêafrika Ti E Kwe » en langue Sango « Centrafrique pour nous tous » en français et opposant centrafricain, dénonce une manœuvre visant à créant un dialogue sans les concernés,
« je m’inscris en faux quant à ce qui concerne le dialogue parallèle que compte organiser le pouvoir de Bangui sans impliquer les acteurs de la crise que sont les groupes armés », a-t-il rejeté lors d’une interview exclusive à Bangui.
Me Nicolas Tiangaye, porte-parole de la Coalition de l’Opposition démocratique 2020, parle d’un verrou après le décret portant création d’un comité d’organisation dudit dialogue le 30 juin dernier. Car dit-il, « la mise en place du comité par le chef de l’Etat, nous voyons bien une volonté de faire passer le vœu du régime et écarter les acteurs impliqués dans la crise en Centrafrique ».
Face aux exigences des partis politiques, le Directeur de cabinet du président de la République Obed Namsio a clôturé ce début de la semaine avec les opposants centrafricains, une rencontre au sujet du dialogue. Mais ces derniers ont formulé des recommandations au président de la République, notamment la révision du comité de dialogue et que ce comité doit être placé sous le leadership de la communauté internationale.
Le porte-parole de la présidence, Albert Yaloké Mopkem contacté ce jeudi 15 juillet 2021, a indiqué que ces recommandations seront soumises au président qui décidera enfin de la révision ou pas du comité préparatoire ainsi que la date du dialogue qui aujourd’hui divise le pouvoir et certains partis d’opposition et les groupes armés.
Plusieurs dialogues ou forums ont eu lieu dans ce pays d’environ 5Millions d’habitants notamment, le dialogue politique inclusif en 2008, le dialogue de Brazzaville en 2014, l’Entente de Saint Egidio et en 2015, le forum de Bangui. Le dernier accord politique signé c’est en date du 06 février 2019, l’Accord politique pour la paix et réconciliation en Centrafrique entre le Gouvernement et les 14 groupes armés à Bangui. Plusieurs dispositions de ces accords ont été violées par les parties prenantes, une situation qui met le pays d’Afrique Centrale de 623.000 kilomètres carrés et ancienne colonie française dans l’instabilité chronique depuis plusieurs années. /Judicaël Yongo.
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