Centrafrique : Zemio face à l’absence de l’autorité de l’Etat ZEMIO, 15 mai 2020 (RJDH)---la sous-préfecture de Zemio, dans le Haut-Mbomou, est as
Centrafrique : Zemio face à l’absence de l’autorité de l’Etat
ZEMIO, 15 mai 2020 (RJDH)—la sous-préfecture de Zemio, dans le Haut-Mbomou, est asymptomatique des villes centrafricaines où l’autorité de l’Etat est quasi inexistante. La population appelle le gouvernement à prendre sa responsabilité.
La ville de Zemio a été le théâtre d’un conflit inter communautaire sanglant en 2018. Depuis lors, l’absence criarde de l’autorité de l’Etat se fait sentir. Cette présence n’est symbolisée aujourd’hui que par le sous-préfet, le maire et quelques notables. C’est ce que déplore le vicaire de la paroisse de Zemio, Abbé Blaise Kpangou : « Il n’y a que le sous-préfet qui est affecté ici, il est limité dans ses activités, il n’a pas une force militaire pour arrêter les bandits. Il est obligé de polir les ongles avec les rebelles, ne fut-ce que pour faire avancer les choses ; car il n’y a pas des éléments des FACA, pas de gendarmes, pas de policiers. Il n’y a que le sous-préfet et la MINUSCA en qui la population n’a pas du tout confiance », fait-il savoir.
La cartographie sécuritaire et démographique de Zémio en ce moment est constituée, d’après cette source religieuse, par une scène de désolation marquée par » des villages brulés au-delà de 100 Km sur l’axe Rafai et une population apeurée qui vit dans des campements retirés sans aucune aide humanitaire. »
Au Congo Démocratique, poursuit le curé, ce sont des réfugiés centrafricains qui vivent à Zapai (ville frontalière congolaise avec Zemio) qui ravitaillent en ce moment même la ville de Zemio grâce aux petites activités champêtres pratiquées sur leur terre d’accueil.
C’est dans ce contexte que la population de Zemio, indique une autorité locale, « appelle le gouvernement plus que jamais à ne pas les laisser dans cette situation où ils ont l’impression de ne pas être considérés comme des centrafricains ».
Barnabas Badiwi