Centrafrique : une femme de ménage placée en garde à vue à la brigade de Bégoua sous pression d’un magistrat BANGUI, 29 juillet 2020 (RJDH) ---D
Centrafrique : une femme de ménage placée en garde à vue à la brigade de Bégoua sous pression d’un magistrat
BANGUI, 29 juillet 2020 (RJDH) —Depuis le 22 juillet 2020, une femme de ménage, âgée d’une quarantaine d’année, mère d’une famille de trois enfants est placée en garde à vue à la brigade territoriale de Pk-12. Elle est accusée par ses employeurs notamment, un magistrat, d’avoir volé un ordinateur à son domicile.
L’incident s’est produit à Bégoua au quartier Cité des trois Collines après que la présumée coupable a eu à passer plus d’un an et quatre mois comme femme de ménage chez ce magistrat. Sous ce toit, habitent cinq couples et leurs enfants.
Curieusement, cette femme est actuellement la seule à faire l’objet de cette mise en cause : «Tantôt, il dit que j’ai mis l’ordinateur dans un sac banco pendant que j’étais allée payer de la farine de blé. Puis, on m’a aperçu avec un sac contenant l’ordinateur que j’ai déposé derrière la latrine avant de rentrer avec. Tantôt, j’ai enfoui l’ordinateur dans un sac rempli de graine de manioc quand je devais aller moudre. Il est même allé loin pour dire que, ce sont mes enfants qui sans cesse me suivent sur le lieu du travail chez lui et que c’est avec leur complicité que j’ai pu faire sortir l’ordinateur. Or, mes enfants, n’ont jamais mis pied là où je travaille», a fait savoir la femme de ménage accusée.
La victime a également fait savoir que depuis qu’elle a été placée en garde à vue. « Personne n’est passée pour me rendre visite même la femme qui m’a embauché. Même pour nous confronter avec d’autres membres de la famille ou ceux qui m’auraient aperçu avec l’ordinateur, rien! Et quand son mari passe, c’est pour discuter avec les gendarmes et il rebrousse chemin », a-t-elle déploré.
Impatient de voir les preuves des accusations portées contre sa femme, le mari de la femme de ménage placée en garde à vue, se dit dépassé par la charge et le suivi de ses enfants.
« Pour le moment, je traverse un moment difficile parce que cela fait déjà cinq jours que ma femme est placée en garde à vue à la Brigade de Pk12. Ce Magistrat n’a pas encore apporté les preuves de l’accusation portée contre elle pour attester effectivement que c’est elle , la coupable. Jusque-là, on est là, rien, la pauvre femme est à la brigade », s’est-il indigné.
Pour lui, la procédure d’arrestation ou de garde à vue de sa femme ne s’est pas faite selon les règles de l’art.
Plusieurs tentatives d’entrer en contact avec la femme du magistrat en question ont échoué. Par souci de préserver la dignité de ses employeurs, la victime et ses proches ont demandé au RJDH de ne pas rendre publique l’identité du magistrat mise en cause dans cette affaire. Affaire à suivre !
RJDH