Centrafrique : recrutement des agents recenseurs de l'Autorité Nationale des Elections dans le nord du pays, les candidats se plaignent du manque d
Centrafrique : recrutement des agents recenseurs de l’Autorité Nationale des Elections dans le nord du pays, les candidats se plaignent du manque des services de l’Etat
BANGUI, 17 Juin 2020 (RJDH) — Les opérations de dépôt des candidatures des agents recenseurs lancées le 11 juin dernier sont observées sur tout le territoire centrafricain, y compris dans les zones dites à risques, notamment Kaga Bandoro, Moyenne Sido et Kabo. Le constat révèle que certains fonctionnaires et agents de l’Etat ont également déposé leurs dossiers pour se faire agent recenseur.
Le RJDH en parcourant la semaine dernière les villes dans lesquelles les opérations de recrutement des agents recenseurs de l’Autorité Nationale des Elections (ANE) ont été lancées, même des localités réputées sensibles en terme d’insécurité notamment Kaga Bandoro, Kabo et Moyenne Sido, toutes à l’extrême nord du pays, a relevé un réel engouement pour les candidatures qui faciliteraient l’enrôlement des électeurs pour les prochaines élections de 2020-2021. Selon des sources assorties de ces localités, quelques soucis dans la constitution des dossiers ont été relevés faute des services de l’Etat compétents. Les dossiers demandés comportent, entre autres, une copie de Baccalauréat (BAC), Brevet des Collèges (BC), une copie de l’acte de naissance, de certificat de nationalité et certificat de résidence.
Ousmane Gombo Ali, un habitant de Moyenne Sido, se dit émerveillé de la détermination des jeunes de cette localité qui se sont bousculés pour le dépôt des dossiers. « Nous allons faire valoir notre capacité à ce test d’agent recenseur. C’est aussi un moyen de réduire le temporairement le chômage des jeunes. Ils vont se mettre au service de la population afin de prouver leur droit au vote », a expliqué Ousmane Gombo.
A Kaga-Bandoro, les jeunes désœuvrés, les fonctionnaires et agents de l’Etat se côtoient pour le dépôt des dossiers. « Nous avons parmi nous des fonctionnaires de l’Etat ainsi que certains éléments des groupes armés. Or, nous pensons que c’était une manière d’occuper ceux qui n’ont rien à faire », a déploré un jeune de la localité qui a requis l’anonymat.
Pour certaines personnes à Kabo, réunir les dossiers pose problème dans un contexte où « notre localité Kabo ne dispose pas assez de fourniture didactique pour produire les copies des pièces originaires demandées. Nous avons remarqué que des personnes venues d’ailleurs déposent leur dossier à Kabo, ce qui n’est pas normal, c’est inadmissible », a dénoncé un habitant de Kabo.
Le 22 juin prochain, les opérations de l’enrôlement des électeurs s’ouvriront sur toute l’étendue du territoire centrafricain.