Centrafrique : Quand la gestion de transhumance rime avec les violences sexuelles…

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Centrafrique : Quand la gestion de transhumance rime avec les violences sexuelles…

BANGUI, le 16 Juin 2021, (RJDH) ---Les transhumants armés ne sont pas épargnés de la liste des auteurs des actes de violence sexuelle en République ce

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BANGUI, le 16 Juin 2021, (RJDH) —Les transhumants armés ne sont pas épargnés de la liste des auteurs des actes de violence sexuelle en République centrafricaine.  Des dizaines de femmes de Ngaoundaye dans l’Ouham-Pende sont souvent victimes des actes de viols collectifs perpétrés par ces derniers.

Depuis le mois de décembre 2020 à ce jour, c’est plus d’une trentaine de femmes qui sont violées par des éleveurs armés dans la sous-préfecture de Ngaoundaye dans l’Ouham-Pende. Cette localité est située au nord de la RCA non loin des frontières communes RCA -Tchad et le Cameroun d’où proviennent la plupart de ces éleveurs : « Ils sont quatre à surgir et l’un d’entre eux s’est rué sur moi. Avec les armes qui sont braquées sur moi, je ne pouvais pas crier et deux d’entre eux se sont abusés de moi. Mais je ne me sens pas bien par la suite. Et de temps en temps, je revis les scènes », témoigne Viviane, prénom d’emprunt pour la victime qui a accepté de témoigner.

Si ces viols sont régulièrement rapportés, les victimes bénéficient difficilement d’une assistance sanitaire et psychologique. « La situation est déplorable pour nous, car tout le personnel soignant à savoir les infirmiers ont fui la région. Après ce viol, j’ai par la suite pris quelques comprimés comme ciprofloxacine et autres pour juste calmer la douleur ressentie après le viol », rapporte Viviane.

Certaines organisations locales se sont mobilisées non seulement pour mener des actions allant dans le sens de ramener la paix entre ces deux communautés, mais également de collecter et documenter ces cas: « Ces éleveurs qui arrivent, ils commettent des viols et ils dévastent des champs, des parcelles, que je ne dirais pas en nombre mais en quantité. Nous avons plus de cent hectares de cultures qui ont été dévastés dans les communes de Lime et de Koudi. Les viols sexuels perpétrés par ces derniers sur les femmes et autres, on en a assez. Une dizaine dans la ville de Bang. A Man Mbere-mbilé dans la commune de Kodji, nous enregistrons près de 19 cas. Donc, les villages Mbere-Bili, Kosse et Doko, c’est récurrent », a indiqué Apollinaire Lawi, Président de l’association pour le développement Rural de Ngaoundaye (ADRN).

« Au village Bolélé, il y avait quinze femmes qui au courant du mois de janvier 2021 se sont faites violées pars des éleveurs armés. Bon nombre étaient parties pour le rouissage de manioc. Cela s’est produit pas d’un seul coup. Il y a une qui s’est faite violée par trois éleveurs », a également témoigné Léon AMORAN, Coordonnateur de l’ONG nationale, Fédération Retour à la terre d’agriculture Biologique (FERTAB).

Le cas des femmes de Ngaoundaye n’est qu’un échantillon de plusieurs autres enregistrés sur le territoire centrafricain.

Dans son rapport de monitoring réalisé sur la période du 15 décembre 2020 au 15 janvier 2021, le HCR observe la recrudescence de l’insécurité due aux exactions commises sur la population civile par les éléments des groupes armés et les transhumants armés. Ces actes sont beaucoup plus remarqués à travers des pillages, l’incendie des maisons, la violence sexuelle et le viol individuel ou collectif sur les femmes et les filles. Tous ces crimes ont provoqué le déplacement à titre préventif des personnes.

Dans ledit rapport, le HCR mentionne que sur un total de 6236 incidents de protection recensés, 2918, soit 47% du total concernent les violences basées sur le genre.

Par ailleurs, les statistiques du Système de Gestion de l’Information sur les violences basées sur le genre (GBVIMS) indiquent qu’en 2020, 9 216 cas de VBG sont collectés au niveau des services dont 24% de violence sexuelles (VS) et ceci dans seulement 29 sous-préfectures sur un total de 73 que compte la République Centrafricaine.

« Malheureusement, l’absence des institutions judiciaires et sécuritaires et l’effritement des mécanismes traditionnels de gestions des conflits exposent davantage les couches les plus vulnérables (femmes et filles) à plus de violences y compris les viols et agressions sexuelles », a rapporté l’UNFPA dans une de ses publications en date du 17 février 2021 sur son site.  /Cyrille Wegue

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