Centrafrique : Plusieurs partenaires financiers suspendent leur contrat avec la Caritas nationale BANGUI, 03 décembre 2019 (RJDH)---De nombreux p
Centrafrique : Plusieurs partenaires financiers suspendent leur contrat avec la Caritas nationale
BANGUI, 03 décembre 2019 (RJDH)—De nombreux partenaires financiers de la Caritas Centrafrique, ont mis un terme aux contrats avec cette structure de l’église catholique. Ces décisions, selon les investigations du RJDH, font suite aux soupçons de viol qui pèsent depuis quelques jours sur cette entité.
En deux semaines, les six principaux bailleurs de la Caritas-Centrafrique ont suspendu leurs différents contrats avec cette structure au cœur d’un scandale de viol attribué au père Luk, un des anciens Secrétaire Nationaux de la Caritas. Cette information RJDH est confirmée par un cadre de la Caritas Nationale qui a requis l’anonymat, « nous sommes en train de perdre tous nos principaux bailleurs. Au moment au je vous parle, les suspensions de contrat ou les ruptures de contrat ont été notifiées à la Caritas par au moins six grands bailleurs », confie-t-il sur un ton désespéré.
Ces six principaux partenaires, selon des sources bien informées, sont le Programme Mondial Alimentaire (PAM), OCHA, UNICEF, CORDAID, Secours Catholiques, l’Union Européenne à travers COOPI et SOS. Certaines de ces organisations, d’après nos sources, ont annoncé la rupture définitive de leur contrat tandis que d’autres ont parlé de suspension en attendant la suite de l’enquête sur les soupçons de viol qui touche la Caritas-Centrafrique, viols attribués au père Luk, un prêtre salésien qui a occupé le poste de Secrétaire National de la Caritas-Centrafrique après avoir géré la Caritas diocésaine de Kaga Bandoro. Les faits qui lui sont reprochés remontent à l’époque où il assumait ces fonctions. Le parquet de Bangui a ouvert une enquête sur le dossier, enquête confiée à la Section de Recherche et d’Investigation (SRI). Le père salésien mis en cause a quitté la République Centrafricaine depuis le mois de juin dernier sur instruction de sa congrégation qui avait déjà eu vent de ces accusations.
Cette situation va contraindre Caritas Centrafrique à mettre en chômage plus de 300 personnes sur les 400 qu’elle engage dans ces différentes interventions sur l’ensemble du territoire. Les deux millions de bénéficiaires soutenus par cette structure risquent d’être eux aussi abandonnés. Selon des informations RJDH, le cardinal Dieudonné Nzapalainga, autorité ayant nommé le père Luk à la Caritas-Centrafrique, a été contraint de se défendre au Vatican, évoquant qu’il avait fait confiance à Monseigneur Albert Vanbuel et qu’il n’était pas au courant du passé de ce prêtre. Les arguments de l’Archevêque de Bangui vont-ils convaincre le Vatican qui parle de tolérance zéro sur ces questions de viol et engage les autorités ecclésiales à les dénoncer et à prendre des mesures ? C’est la question à laquelle seul le Vatican pourra apporter des réponses tandis que la justice centrafricaine continue son enquête sur cette affaire