Centrafrique : « nous fonctionnons selon les textes qui régissent la CPS », répond Michel Louanga président de la CPS à l’Amnesty International
Centrafrique : « nous fonctionnons selon les textes qui régissent la CPS », répond Michel Louanga président de la CPS à l’Amnesty International
BANGUI, le 26 octobre 2020(RJDH)—-La Cour Pénale Spéciale réagit au rapport de l’Amnesty international publié la semaine dernière qui critique les dysfonctionnements constatés dans le mode de travail de cette cour hybride en Centrafrique. Pour Landry Michel Louanga, la CPS fonctionne selon les textes qui régissent son fonctionnement.
Sur la question de l’identité des détenus ou présumés auteurs, la CPS a relevé que les textes juridiques qui régissent son fonctionnement, ne leur permettent pas de dévoiler leur identité. Selon les responsables de la CPS, leur institution ne fonctionne pas de la même manière que les autres notamment la CPI.
« Nous avons apprécié le rapport qui a été rendu public par l’Amnesty International, car cela permet de revoir certaines choses. Mais sur la question de l’identité de nos détenus, je pense qu’il faut dire que nous fonctionnons selon les textes qui régissent l’organisation et le fonctionnement de notre institution. Ce n’est pas comme la CPI qui de fois organise des sessions de confirmation des charges à l’encontre de ses accusés. Mais je précise que tous les détenus qui sont ici, bénéficient de tous leurs droits, ils ont les avocats à leur disposition, qui les assistent régulièrement », précise Landry Louanga, Président de la CPS.
S’agissant de l’identité des détenus, il a précisé que cela revient de la compétence du gouvernement de proposer une autre loi permettant de donner la possibilité à la CPS de le faire. Il a répondu quant à l’implication des agences du système des Nations-Unies dans la gestion de la cour, en ces termes, « effectivement, le fait que la gestion des ressources est assurée par le PNUD, cela rend tantôt les démarches très lourdes, et cela pourrait jouer sur la discrétion de nos enquêtes. Si à partir des recommandations de ce rapport, les bailleurs pourraient nous engager quelqu’un qui nous aiderait dans la gestion de nos finances sur place, ça nous faciliterait la tâche », a ajouté Landry Louanga.
Il affirme que son institution est en train de faire un travail de fonds, et progressivement, les membres de la Cour, finiront par s’intéresser à tout le monde. Pour la lourdeur des procédures déclenchées par la CPS sur divers dossiers, il a indiqué que c’est une question de démarches judiciaires, « les procédures sont en cours, il faut laisser le temps de faire les choses méthodiquement », dit-il.
La réaction de la Cour Pénale Spéciale intervient, quatre jours après la publication du rapport par l’Amnesty international le 22 octobre 2020, rapport qui critique certains dysfonctionnements constatés dans le travail de la Cour.
Fiacre SALABE