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Centrafrique : Mention très honorable décernée à Madame Malibangar née Malizokama Gypsie Guylaine pour sa thèse de doctorat en droit public

Bangui, 28  Août 2024 (RJDH)… L’impétrante Malibangar née Malizokama Gypsie Guylaine vient de valider sa thèse de doctorat  en droit public  sur le thème : «recours des victimes de viols en période de conflits armés en Centrafrique ». C’est  le mardi  27 Août 2024, à l’Université de Bangui, devant un jury composé de nationaux et  internationaux que cette soutenance s’est tenue.

Un sujet original et d’actualité, d’après les membres du jury, sujet traitant une thématique liée à une réalité que vit la société centrafricaine, mais qui pourrait aussi s’exporter en Afrique.

Selon l’impétrante, à un moment donné de son histoire, la RCA a vécu des moments de turbulences illustrées notamment par les conflits armés, les mutineries…

De graves violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire accompagnent ces crises du fait que les belligérants foulent au pied les principes édictés entre autres par la Convention de Genève relative à la protection de la population civile, le protocole additionnel relatif à la protection de la femme.   

Toutes ces pratiques illégales ont laissé des traces indélébiles car ce sont les femmes qui en payent le prix fort à travers les massacres, les tortures, les violences sexuelles, les viols. Tout cela se passe malgré la présence omniprésente des organisations qui luttent pour dénoncer ces infractions avec tout un arsenal juridique.

La dernière forme de violence citée à savoir le viol a été au centre de cette recherche, à en croire l’impétrante.

Même s’il existe des normes internationales et nationales qui prévoient des sanctions à l’endroit des  auteurs de ces infractions, on note toutefois l’insuffisance de juridictions  et aussi des disfonctionnements dans le système judiciaire. Tout cela constitue un frein aux voies de recours à la justice.

Il urge et il est impérieux de procéder sans retard à la création de ces juridictions    dans les différentes régions en proie à ces infractions.

On distingue, selon l’impétrante, deux voies de recours pour les victimes notamment le judiciaire et le recours non judiciaire.

Il revient aujourd’hui à l’Etat, d’après les recommandations de l’impétrante, de veiller au bon fonctionnement et la mise en œuvre des instruments juridiques pourtant disponibles aux fins d’aider à soulager la souffrance des victimes. Aussi, il est important pour les victimes de ces infractions de bénéficier de l’appui du pouvoir public en termes d’un financement pour une auto prise en charge à travers  les AGR.

Le jury, après examen du document et des questions de fond et de forme, a posé des questions d’éclaircissement auxquelles l’impétrante a répondu avec aisance.

Sous la présidence d’Alexis Ndui Yabela, professeur d’université,  le  jury après en avoir délibéré,  a jugé qu’elle a  effectué  une très bonne approche sur un sujet  d’actualité.  Au finish, à l’unanimité et conformément aux règles régissant le diplôme à octroyer aux doctorants, les membres du jury ont décidé  de décerner  le grade de docteur en droit public à l’impétrante avec la mention «très honorable».

Pour rappel, Madame Malibangar née Malizokama Gypsie Guylaine, est la troisième femme à soutenir cette thèse de doctorat dans  ce cadre précis et sur la thématique du genre.

Pour le reste, peut-on dire se déclarer satisfait du fait que les sanctions infligées au viol peuvent arrêter cette pratique ?

Christelle Fandoma

RJDH

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