Centrafrique : l’Hôtel du Centre repris par un opérateur économique centrafricain BANGUI, 26 septembre 2020 (RJDH)--- Christian Achille Colongo, u
Centrafrique : l’Hôtel du Centre repris par un opérateur économique centrafricain
BANGUI, 26 septembre 2020 (RJDH)— Christian Achille Colongo, un opérateur économique centrafricain est le nouveau patron de l’Hôtel du Centre. Cette reprise, à l’en croire, est effective dans le cadre du partenariat public/privé mis en place depuis 2016 par le Gouvernement Centrafricain. Le contrat cède 75% à cet opérateur, responsable de la société Bac-El et l’Etat conserve 25%. Il l’a fait savoir dans une interview accordée au RJDH le 22 septembre.
RJDH : Monsieur Christian Achille Colongo bonjour
CAC : Bonjour.
RJDH : Vous êtes opérateur économique et responsable de la société BA-C-EL, vous avez repris l’Hôtel du Centre qui est devenu un sujet d’interprétation un peu partout sur les réseaux sociaux, dites-nous dans quel cadre que vous avez repris cet Hôtel du Centre qui est l’hôtel de l’Etat ?
CAC : Nous avons repris l’hôtel du centre dans le cadre du partenariat public et privé, c’est un nouveau système que le gouvernement a mis en place depuis 2016. C’est pour cette raison que nous avons jugée mieux de reprendre ce complexe hôtelier en dégradation avancée pour sa réhabilitation. La convention de partenariat a été signée par la société BA-C-EL, le ministre de tourisme Dieudonné Ndomate et le ministre des finances Henri-Marie-Dondra le 18 aout 2020.
RJDH : En reprenant cet hôtel, qu’allez-vous faire concrètement, et ce, pour combien de temps ?
CAC : La société Bac-El a mis plus de 3 milliards pour les travaux de réhabilitation et d’équipement de cet hôtel. On va le réhabiliter compris les meubles et ce jusqu’à vingt ans d’exploitation, avant de le remettre au gouvernement centrafricain.
RJDH : Certaines informations font état de ce que l’hôtel a été repris par un libanais ?
CAC : L’un des problèmes en Centrafrique, c’est les rumeurs. Je suis centrafricain, tout le monde me connait dans ce pays. Je suis un opérateur économique et je suis dans l’import-export des cigarettes avec ma société « Oumar ». J’ai des camions qui partent à Mambéré pour le transport des bois. Allez demander au marché Magalé dans le 3e arrondissement de Bangui qui est monsieur Christian Achille Colongo ? Tout le monde me connait là-bas. La société Bac-El est installée en Centrafrique en 2016 et compte 453 employés. Elle a déjà réalisé les travaux de construction des écoles et lycées Technique, Gobongo, Métier d’Art, LPF, JPN, JPN de Bogoura et Sica 2. En plus de cela, les travaux de construction du centre de santé de Damara, Baoro et Taley, du marché à Bétail de Bouboui, les latrines publiques à Mbaïki et la réhabilitation de l’ENI à Bambari.
J’ai repris cet hôtel en raison de sa dégradation. J’ai un peu de moyen et pour le faire il me faut des associés. Il s’agit de Wassef El Amine, un opérateur économique libanais de mère congolaise, mon associé, un partenaire avec qui j’ai fait des affaires. Ce dernier a 28 établissements hôteliers à travers le monde. Je me suis rapproché auprès de lui pour cet investissement et il l’a accepté.
RJDH : Mais quelle sera la part de l’Etat dans la gestion de cet hôtel ?
CAC : Précisons-le. L’Etat Centrafricain n’a pas vendu l’hôtel comme on le dit ici et sur les réseaux sociaux, c’est des rumeurs. Je ne comprends pas les centrafricains. Quelqu’un veut apporter sa pierre de reconstruction dans ce pays, ils n’en veulent pas mais pourquoi ? L’Etat a une part de 25% et la société BA-C-EL à 75%.
RJDH : La société BA-C-EL à 75% et va exploiter l’hôtel pendant vingt ans avant de le remettre à l’Etat Centrafricain, mais dites-nous un peu quelle est la situation du personnel mis en chômage ?
CAC : La situation des anciens travailleurs, je ne vois pas le mal au jour d’aujourd’hui, si vous menez bien vos enquêtes, la plupart de gens qui travaillent à l’hôtel du centre ne sont pas des gens qualifiés pour travailler dans un hôtel. Il y a un sérieux problème de niveau et de ressources humaines dans la gestion hôtelière. On va les soumettre à des tests, et nous reprenons ceux qui ont le niveau pour rehausser le niveau de cet établissement. Nous avons trouvé une dette de 72 millions de FCFA à payer aux fournisseurs.
RJDH : A un moment donné, ils revendiquaient le paiement de cinq mois d’arriérés de salaire, est ce que cela a été réglé ?
CAC : Merci, les cinq mois ont été payés, y compris les 20 % de leurs droits légaux.
RJDH : Mais vous avez commencé déjà les travaux de réhabilitation ?
CAC : Là on n’a pas encore entamé, parce qu’il y a le service de domaine. On est en train de faire la vente aux enchères, dès que cela termine, on va démarrer les travaux proprement dits.
RJDH : Vous allez démarrer effectivement quand ?
CAC : Cela dépend du service de domaine. Dès qu’il finisse d’évacuer leur meuble, d’ailleurs il n’y a pas de clients, si on peut trouver un endroit pour aller caser tout ceci, on démarrera aussitôt que prévu.
RJDH : Est- ce qu’il y a beaucoup de défi à relever ?
CAC : Il est trop tôt pour le dire. Le moment venu vous allez revenir ici, je le souhaite, et vous ne jugerez.
RJDH : Monsieur Christian Achille Colongo, je vous remercie.
CAC : Je vous remercie
Propos recueillis par Fridolin Ngoulou