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Centrafrique : L’Expert indépendant de l’ONU appelle les groupes armés à déposer les armes et à s’engager dans un dialogue politique

BANGUI, le 06 Aout 2022(RJDH)---« Les groupes armés en République centrafricaine (RCA) doivent déposer les armes et s'engager dans un dialog

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BANGUI, le 06 Aout 2022(RJDH)—« Les groupes armés en République centrafricaine (RCA) doivent déposer les armes et s’engager dans un dialogue politique », a déclaré vendredi 05 Aout 2022, Yao Agbetse, l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine (RCA), exhortant la communauté internationale à renforcer les efforts visant à restaurer l’autorité de l’État et à mettre fin à l’impunité dans le pays.

« Je condamne avec véhémence l’obstination de la Coalition des patriotes pour le changement et d’autres groupes armés qui continuent de semer la terreur, l’insécurité et la souffrance parmi la population civile et les victimes de violations et d’abus », a déclaré Yao Agbetse, l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine (RCA).

S’engager dans le dialogue politique et le processus de paix et de réconciliation

À l’issue de sa visite officielle de dix jours en RCA, M. Agbetse s’est dit consterné par les rapports des habitants de la ville de Bria, chef-lieu de la préfecture de la Haute-Kotto, qui s’inquiètent de la mobilité et des connexions des groupes armés avec le Soudan voisin.

Appelant les groupes armés à déposer les armes dans l’intérêt supérieur de la population centrafricaine, l’expert de l’ONU a exhorté ces groupes à s’engager dans le dialogue politique et le processus de paix et de réconciliation mené par la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation (CVJRR).

Des exactions « inacceptables » à Boyo

Faisant référence à l’attaque brutale et organisée du village de Boyo en décembre 2021, l’expert a déclaré que les violations des droits de l’homme commises par l’armée nationale centrafricaine (FACA) et les forces de sécurité intérieure (FSI) et leurs auxiliaires étaient « inacceptables ». 

Les alliés russes et les FACA auraient apporté leur soutien et leur appui à la milice « Anti-Balaka » qui a commis des atrocités à Boyo, notamment des décapitations et des violences sexuelles, et a contraint des milliers d’habitants à fuir.

« La gravité de ces faits exige des réponses appropriées des autorités nationales envers les victimes », a déclaré M. Agbetse.

« Je recommande à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) de mettre en place un système d’alerte plus réactif et des opérations conjointes régulières avec les FACA pour prévenir des tragédies comme celle de Boyo », a-t-il ajouté.

L’expert de l’ONU a également demandé que les mercenaires russes du groupe de sécurité Wagner s’abstiennent d’entraver la collaboration et les opérations conjointes entre les FACA, les FSI et les soldats de la paix de l’ONU affectés à la MINUSCA.

« Le groupe Wagner ne doit pas empêcher le déploiement des opérations de protection de la MINUSCA et faire obstacle aux enquêtes sur les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire », a déclaré M. Agbetse.

Donner aux victimes accès à la justice

A l’issue de sa visite en RCA, M. Agbetse a recommandé que toutes les allégations de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire fassent l’objet d’une enquête systématique et approfondie par les autorités centrafricaines.

Les règlements à l’amiable dans les cas de violences sexuelles liées au conflit sont injustes pour les victimes et doivent cesser.

« Ces enquêtes doivent être suivies d’actions concrètes pour que les victimes aient accès à la justice », a-t-il souligné. L’expert a déclaré que la création d’un fonds de réparation était également fondamentale pour garantir la justice aux victimes.

Il a vivement recommandé la tenue des sessions judiciaires extraordinaires pour faire face à la lourde charge de travail que représentent les crimes de violences sexuelles liées au conflit. Les règlements à l’amiable dans les cas de violences sexuelles liées au conflit sont injustes pour les victimes et doivent cesser, a déclaré M. Agbetse.

L’expert a noté que plusieurs témoignages et rapports indiquaient un manque de contrôle et de responsabilité au sein de l’appareil d’État, y compris le système judiciaire, la police et la gendarmerie, et la fonction publique en général. Il a également appelé les autorités à s’attaquer à la question des discours de haine et d’incitation à la violence.

M. Agbetse a appelé la communauté internationale à renforcer son soutien à la RCA afin que la restauration de l’autorité de l’État soit effective.

RJDH

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