Centrafrique : L’espoir renait pour les victimes des violences de Bangassou après les audiences BANGUI, le 31 Janvier 2020 (RJDH) --- Les victime
Centrafrique : L’espoir renait pour les victimes des violences de Bangassou après les audiences
BANGUI, le 31 Janvier 2020 (RJDH) — Les victimes des événements douloureux de Bangassou de 2017 se remettent à la justice pour obtenir réparation des dommages subis. Souhait exprimé le mercredi 29 janvier lors de leurs témoignages au cours d’une audience de la Cour d’Appel de Bangui dans les affaires le ministère public contre les chefs Anti-Balaka de Bangassou.
Du 12 au 13 mai 2017, certains habitants des sous-préfectures de Bakouma, Bema et de Bangassou se sont constitués en autodéfense pour faire face selon eux, « aux exactions des Séléka et de certains membres de la communauté musulmane ciblés ». En évoluant dans leur riposte et de révolte, ils ont commis des atrocités sur la population civile. Environ 700 maisons d’habitation et de commerce ont été détruites. Pour ces faits, la Cour a consacré trois semaines à l’analyse des dossiers des 34 présumés auteurs des atrocités et crimes perpétrés dans la Préfecture du Mbomou faisant plusieurs morts.
Un des témoins Babanguida, opérateur économique à Bangassou, dit avoir perdu 18 maisons et son établissement commercial au moment des attaques coordonnées du 12 au 13 mai 2017 par les éléments d’autodéfense de Bangassou, « parmi les 700 maisons détruites par ces autodéfenses en 2017, nous regrettons la perte des 18 maisons saccagées. En plus de cela, mes articles de commerce ont été emportés et vandalisés par des éléments armés, et les dégâts sont énormes», a relaté ce témoin lors des procès.
Un autre témoin, précise en ces termes que : « les chefs de guerre ne sont pas des natifs de Bangassou. Ils sont venus d’ailleurs ». Dans ses dépositions, il a souligné que les noms des chefs de guerre qui reviennent le plus souvent sont ceux de Pino Pino, Roma, Béré Béré et leur suite. « La communauté musulmane a été la cible de ces attaques cordonnées. Ils ont donné la mort à des femmes peuhls», a déploré ce dernier.
Cette audience est appréciée par une victime qui se dit soulagée au moment des procès, « je ne savais pas que ces chefs de guerre ne pourraient pas faire l’objet de poursuite judiciaire. S’ils sont devant la barre, c’est un début de réparation et de solution », a-t-elle espéré.
Les audiences se poursuivent à la Cour d’Appel de Bangui jusqu’au lundi 3 février 2020 avec la plaidoirie des avocats de la partie civile et la défense des accusés.
Auguste Bati-Kalamet