Bangui, 17 mai 2021 (RJDH) ---Plus d’un mois après son investiture, le Président Touadéra n’a toujours pas nommé son nouveau Premier Ministre, nominat
Bangui, 17 mai 2021 (RJDH) —Plus d’un mois après son investiture, le Président Touadéra n’a toujours pas nommé son nouveau Premier Ministre, nomination censée engager le processus de la mise en place de la nouvelle équipe gouvernementale.
Quarante-huit jours après son investiture pour son second quinquennat, le Président Touadéra maintient le suspens sur la désignation du nouveau patron de la primature.
Hésitation ou calcul politique ?
Difficile de le dire au moment où le Président a engagé ce qu’il appelle « les consultations » en vue du dialogue qu’il qualifie de républicain.
Selon un ministre très proche du président, « la nomination du Premier Ministre qui relève de la discrétion du Chef de l’Etat interviendra quand toutes les pesanteurs seront gérées ». Mais de quelles pesanteurs parle-t-on ? D’après le service de la communication de la présidence, tout serait lié aux consultations menées actuellement par le président de la République, « il veut écouter toutes les forces vives de la nation avant d’avoir le profil qu’il faut pour porter les défis du nouveau gouvernement », nous explique un cadre du MCU, aujourd’hui député de la Nation.
Même si la Constitution n’impose rien au président de la République sur le temps qu’il faut pour nommer un Premier Ministre après son investiture, toujours est-il que cet attentisme ne sert aucun intérêt au sein des ministres qui sont bloqués comme nous explique un cadre des Eaux et Forêt, « le département est au ralenti parce que tout le monde attend la nomination du nouveau patron comme cela tarde, alors comprenez que chacun fait à sa tête et ceci est valable à tous les niveaux ».
Touadéra est certes resté silencieux et très calme sur ce dossier mais déjà des noms circulent dans les couloirs du palais et dans ceux du MCU, le parti du chef de l’Etat. Certaines sources généralement très informées tablent sur la reconduction de Firmin Ngrebada, actuel Premier Ministre, élu député de Boali mais qui a cédé son siège à son suppléant. La proximité de ce commis de l’Etat avec le président de la République, sa connaissance et son implication directe dans le dossier russe, sa visibilité et son engagement sur le terrain lors de l’offensive rebelle contre le pouvoir de Bangui ainsi que son implication directe dans l’accord du 06 février jouent en sa faveur. Mais dans les arcanes du pouvoir et dans les rangs du MCU, Firmin Ngrebada a de nombreux ennemis qui militent pour sa mise à l’écart.
D’autres sources non négligeables évoquent le nom de l’actuel ministre d’Etat Directeur de cabinet à la présidence, le Magistrat Obed Namsio, parent de l’ancien président Bozizé aujourd’hui devenu « l’homme à abattre du pouvoir de Bangui ». Le professeur tente de ne pas créer la frustration dans son entourage immédiat et calcule afin de jouer cette carte en se fondant sur les consultations pour injecter Ngrebada comme il l’a fait en se basant sur le dialogue de Khartoum pour mettre son grand frère Sarandji hors-jeu.
D’autres noms comme Djoubaye Abazen, Pierre Somsé sont cités mais sans une grande insistance dans les milieux les plus nantis du pouvoir actuel. Quel que soit l’opinion que l’on peut avoir sur ce dossier, il est clair que Touadéra tire déjà trop sur le temps et cela est indélicat en politique surtout pour un pays aussi fragile que la RCA. En tout cas ce n’est pas la même situation en République du Congo où le Président a prêté serment le 16 avril 2021 et a nommé son Premier ministre le 12 mai .et sa nouvelle équipe gouvernementale quelques jours après cette nomination. /Ketsia Kolissio
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