Centrafrique : Le pays accuse 6 mois de retard dans son processus électoral BANGUI, le 16 Novembre 2019 (RJDH)---Le processus électoral engagé en
Centrafrique : Le pays accuse 6 mois de retard dans son processus électoral
BANGUI, le 16 Novembre 2019 (RJDH)—Le processus électoral engagé en Centrafrique, accuse déjà un retard de 6 mois, selon un décompte fait par le Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme (RJDH) à partir de l’avant-projet de chronogramme rendu public par l’Autorité Nationale des Elections (ANE).
L’avant-projet du chronogramme des élections qui engage le pays dans de vastes opérations électorales étalées sur deux ans, est scindé en cinquante étapes allant des élections législatives, présidentielles et locales.
Les six premières étapes censées enclencher les autres ont pris au moins six mois de retard. Selon le document de l’ANE dont le RJDH a eu copie, les questions relatives au code électoral et à la loi organise de l’ANE, sont censées être bouclées depuis mars 2019 dans les faits, elles ne le sont pas encore aujourd’hui. Le code électoral a été promulgué en juillet 2019 après plusieurs tiraillements entre le gouvernement et l’Assemblée Nationale. Mais la loi organique qui devrait entrer en vigueur depuis mars 2019, ne l’est pas encore soit 8 mois de retard. Déposer à l’Assemblée Nationale et déjà examiné par la commission, ce projet de loi a été retiré en septembre par le gouvernement dans des conditions qualifiées de douteuses par de nombreux élus.
L’ANE, l’organe technique avait programmé de mobiliser la quarantaine de milliards pour ces élections entre janvier 2019 et septembre 2020. Il reste certes, dix mois pour boucler l’enveloppe mais avec 1 milliards de mobilisé et 9,5 milliards d’annonce de la d’un des bailleurs (UE), il est difficile de croire que le pari est gagné de ce côté. Techniquement et selon de nombreux spécialistes, en novembre 2019, l’ANE devrait être à 75% de mobilisation de ressources mais avoir réuni moins de 3% des ressources au niveau actuel, démontre que le processus a accusé du retard dans la mobilisation des fonds.
Selon la programmation de l’ANE, tous les équipements nécessaires pour la cartographie et l’inscription des électeurs, devrait être livrés en novembre 2019 mais dans les faits, ces équipements ne sont pas encore prêts.
Entre octobre et décembre 2019, l’ANE avait projeté la cartographie des centres d’enrôlement et de futurs lieux de vote. A un mois de l’expiration de ce délai, les opérations sur le terrain ne sont pas toujours lancées. L’organe technique est encore au niveau de Bangui pour le déploiement des agents dont le nombre (90) ne peut permettre de rattraper les 3 mois de retard accusé. Dans deux prochains mois, l’ANE doit d’un côté mettre en place ces démembrements dans les 16 préfectures de la RCA et dans les 171 sous-préfectures du pays et de l’autre former les agents recenseurs. Voilà deux défis majeurs qui exigent de l’argent que l’ANE n’a pas.
Le cumul des retards enregistrés dans la mise en place du cadre juridique des élections, la mobilisation des ressources, la livraison des premiers matériels et la cartographie, fait au moins six mois de retard accusé sur l’ensemble du processus. Partant de l’hypothèse que toutes les étapes d’un processus électoral sont dépendantes les unes des autres, ces six mois de retard auront des répercussions sur le reste du processus et donc sur le respect de la date du 27 décembre 2020, date du 1er tour des élections groupées (présidentielle et législatives) et aussi sur le 21 novembre 2021, date du 1er tour des élections locales. A moins de vouloir précipiter voire bâcler certaines étapes pour tenir les dates par tous les moyens et courir le risque d’avoir encore dans ce pays, des élections porteuses des germes de crise.