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Centrafrique: « Le débat entourant le retour de François Bozize est malsain et partisan », selon Eddy Symphorien Kparekouti.

Centrafrique: "Le débat entourant le retour de François Bozize est malsain", dixit Eddy Symphorien Kparekouti. BANGUI, le 07 janvier 2020 (RJDH)-

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Centrafrique: « Le débat entourant le retour de François Bozize est malsain », dixit Eddy Symphorien Kparekouti.

BANGUI, le 07 janvier 2020 (RJDH)— Dans une interview accordée au RJDH la semaine dernière, Eddy Symphorien Kparekouti, Président du Parti pour l’Unité et de la Reconstruction (PUR) estime que le débat sur le retour de l’ancien Chef de l’Etat, François Bozize est malsain et partisan, orienté vers des considérations politiques qui occultent l’aspect humain et juridique.

RJDH: Bonjour Eddy Symphorien Kparekouti. Vous êtes président du Parti de l’Unité et de la Reconstruction (PUR). Quelle est votre appréciation du retour au pays de l’ancien président François Bozizé en exil depuis 6 ans ?

ESK: Merci une fois de plus au RJDH pour l’occasion qu’il me donne pour me prononcer sur des questions brulantes de l’actualité de mon pays. En effet, comme vous le rappelez si bien, l’ancien président François Bozizé est rentré dans son pays, ces derniers jours, un retour qui s’est invité dans les débats politiques en Centrafrique.

L’ancien président de la République en exil depuis 6 ans, a depuis plusieurs mois, exprimé sa volonté de rentrer dans ce pays malgré les pesanteurs qui existent. Juridiquement et de l’avis des experts, il ne peut exister des blocages pour le retour de François Bozizé. Dans ces conditions, j’exprime ma satisfaction chaque fois qu’un Centrafricain, contraint à l’exil, rentre au bercail. Voilà pourquoi, le PUR ne veut pas s’inviter dans ce débat qui a mon sens, est malsain et partisan et orienté vers des considérations politiques qui occultent l’aspect humain et juridique. Bozizé a le droit de rentrer de son exil, il est rentré, pour nous il n’y a pas sujet à débattre pour diviser encore une société déjà fortement perturbée.

RJDH: François Bozizé est menacé par un mandat d’arrêt émis depuis 2014 sous la première transition de Michel Djotodia. Faut-il exécuter ce mandat au moment où l’intéressé est rentré au pays pour qu’il réponde de ce qui lui est reproché ?

ESK: Sous la transition de Michel Djotodia, le tombeur de François Bozizé, un mandat d’arrêt a été émis contre le chef du KNK aujourd’hui rentré au pays. Par principe, je ne commente jamais des dossiers pendants devant la justice mais la question que vous me posez, a des ramifications politiques. Ceci étant, les acteurs actuels doivent juger de l’opportunité de l’exécution de ce mandat d’arrêt qui peut être commenté mais que je ne souhaite pas commenté.

Face à l’impérieuse question de paix et à la fragilité de la situation actuelle, chaque acte doit être posé avec retenu et après de mures réflexions qui mettent sur la balance les réalités actuelles. Il faut éviter de se précipiter sur des questions aussi sensibles. Nous devons savoir préserver le peu d’acquis actuels.

RJDH: Lors de la première sortie publique organisée par son parti le KNK, François Bozizé a expliqué être rentré pour soutenir le processus de paix. Croyez-vous en ses propos ?

ESK: Pourquoi je devrais douter de ses propos ? Il l’a dit et cela engage sa personne. Je pense que le président Bozizé a tout à gagner en s’inscrivant dans le processus de paix. Pour quelles raisons il serait rentré au pays s’il développe un élan belliqueux. Dans la posture actuelle du président Bozizé, il n’y a que cette voie qui peut l’aider.

RJDH: Il y a aujourd’hui un rassemblement de partis et personnalités politiques autour de François Bozizé. Vous et votre parti soutenez-vous ou non la carte Bozizé contre Touadera ?

ESK: Chacun a ses convictions en politique. Je pense que la carte Touadera est froissée et aujourd’hui les Centrafricains sont à la quête de la perle qui puisse venir rattraper le retard que le président Touadera nous a fait enregistrer. Pour le PUR, il n’y a pas de mal à se réunir face à un pouvoir défaillant et perdu. L’opposition doit se serrer les coudes et développer une discipline politique interne afin de répondre aux attentes des Centrafricains qui sont outrés par le népotisme, la gabegie, le détournement, la corruption d’un pouvoir aux abois. Tous, nous sommes engagés sur cette voie et le KNK du président Bozizé, est dans la même logique. Il ne s’agit pas d’un rassemblement autour d’une quelconque personnalité politique mais d’un engagement commun censé rassurer les Centrafricains.

RJDH: Eddy Symphorien Kparekouti est très silencieux sur la scène politique ces dernières années. Stratégie politique ou essoufflement ?

ESK: Le PUR et moi, avons aujourd’hui plus d’énergie, de détermination qu’au début de la lutte. La politique du tambour n’est pas celle souhaitée pour ce pays. Nous sommes aujourd’hui dans une approche constructive qui est orientée vers le peuple souverain. Le PUR est sur le terrain, le PUR rencontre les Centrafricains, le PUR écoute les Centrafricains et le PUR peaufine des idées adaptées à la situation actuelles alors vous comprenez que nous ne sommes pas dans la parole mais dans les actions parce que l’observation faite, montre que c’est ce dont la RCA a besoin.

RJDH: Seriez-vous candidat aux prochaines élections présidentielles ?

ESK: C’est une question qui s emble préoccuper les journalistes aujourd’hui en Centrafrique. Mais, je pu0is vous rassurer que mes priorités sont ailleurs. Ceci étant, A l’instant T, je ne peux vous dire que je serai candidat ou pas. Je suis un militant respectueux des textes de base de notre formation politique alors, lors du congrès, nous aviserons. Ce qui est certain, le PUR reprendra présent aux prochaines échéances électorales. Vous parlez de la présidentielle mais n’oublions pas qu’il y a aussi les législatives, les municipales et autres.

RJDH : Eddy Symphorien Kparekouti, nous vous remercions.

ESK : Je vous en prie