BANGUI, le 21 juillet 2024 (RJDH) ---Les enfants de moins de 10 à 17 ans sont les plus utilisés pendant ces vacances dans de petits commerces, no
BANGUI, le 21 juillet 2024 (RJDH) —Les enfants de moins de 10 à 17 ans sont les plus utilisés pendant ces vacances dans de petits commerces, notamment la vente des chenilles. Un constat fait par le RJDH
Les vacances sont-elles des moments de repos, de distractions ou du business ? Une question qui nécessite l’avis d’un spécialiste.
De tout ce que l’on pourrait dire, c’est une période qui intervient après 9 mois d’intenses moments de concentration et de dépenses intellectuelles. Dans presque tous les marchés de la place, le constat est identique : un taux élevé d’enfants vendeurs ambulants de chenilles.
Que cela soit aux abords des routes, dans les marchés, voire dans des buvettes, on voit des petites filles et des garçons portant des casseroles contenant des chenilles pour certains des tubercules de manioc, et les autres de l’arachide et mouchoirs à jeter pour d’autres etc.
Nous sommes au marché Mamadou Mbaîki, communément appelé Km5 ; là, les enfants sont presque visibles partout, sur des étals ou comme vendeurs ambulants et cela pour divers articles se faufilant entre les adultes et les véhicules parmi cette foule disparates. Ce travail des enfants occasionne parfois des accidents ou quelques désagréments à leurs auteurs qui prennent des risques pour écouler leurs marchandises à cause de leur âge.
Ce commerce est né de la volonté des enfants de se faire un petit pécule pour leur permettre de s’acheter des fournitures pour la rentrée suivante mais aussi certains parents les y obligent pour bénéficier de leur contribution.
C’est l’exemple d’Abraham, un jeune garçon âgé de 15 ans orphelin de mère qui habite chez son père et sa marâtre. Il explique son calvaire : « Depuis que ma mère est morte, mon père n’a fait que changer de femmes. Parmi toutes, il y’a une qui m’aime mais elle aussi est déjà morte. Après que papa a décidé de choisir une nouvelle, celle-ci me fait vivre le calvaire : chaque jour, il faut arriver à vendre de l’eau fraiche pour une valeur de 2500 F, avant qu’elle ne me donne à manger ; j’y suis obligé ».
Du Km5 dans le 3e, le cap est mis sur le 5e arrondissement, précisément au rond 8e Nous retrouvons Julius Kania âgé de 13 ans ; elle vend les chenilles de sa grande sœur Ornella, pas par obligation mais de son propre gré.
« Je voudrais profiter du commerce de ma grande sœur pour apprendre à faire du commerce tou comme font les petits enfants. »
Abigaël une fillette de 12 ans, habitant le quartier Galabadja s’est lancée dans la vente des arachides, une manière pour elle d’aider sa mère à préparer sa rentrée scolaire prochaine, selon ses explications : « En vendant de l’arachide pour aider ma mère, nous faisons chaque jour du bénéfice qui avoisine la somme de 750F ».
Juste en face d’elle, s’installe Fidélia. De toutes les questions posées, elle affirme vendre pour subvenir à ses besoins, « Nous sommes plus de 20 enfants nés de notre père, et je suis la dix-neuvième. Donc chaque année, chacun doit se battre pour assurer ses propres besoins. Je suis habitué à vendre des tubercules de manioc. »
L’article 44 et 45 du code de protection de l’Enfant stipule, je cite : « le père et la mère , ou l’un d’eux exerçant l’autorité parentale , ainsi que l’Etat ont l’obligation d’assurer la survie de l’enfant, son éducation, sa protection et des conditions qui favorisent son plein épanouissement et développement, pour ce qui est du droit des parents et de l’Etat».
Ou voire l’article 61 de la protection de l’enfant en milieu de travail : « tout enfant âgé de moins de 16 ans ne peut être employé ou maintenu dans aucune entreprise, même comme apprenti sauf dérogation édictée par Arrêté du ministre en charge du travail compte tenu des circonstances locales et des tâches qui peuvent être demandées ».
Dans tous les cas, l’enfant doit vivre paisiblement ces moments de vacances en termes de repos, après les 9 mois de cours aux fins de se préparer physiquement et intellectuellement à démarrer une nouvelle année scolaire.
Léa Theresia Manivela Vêlé
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