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Centrafrique : La RCA présente un tableau sombre en termes d’assistance humanitaire selon le rapport d’OCHA

BANGUI, 1er Aout 2019 (RJDH)--- « La RCA est l’un des pays dangereux où l’accès aux actions humanitaires est extrêmement difficile à l’intérieur du

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BANGUI, 1er Aout 2019 (RJDH)— « La RCA est l’un des pays dangereux où l’accès aux actions humanitaires est extrêmement difficile à l’intérieur du pays. Dans le Sud-est, une femme est violée chaque 60 minutes, il n’y a pas d’hôpital, pas de route praticable», c’est le tableau de la situation humanitaire qui a été dépeint par Denise Brown, coordonnatrice humanitaire des Nations Unies en Centrafrique, lors d’un café de presse hier mercredi 31 juillet à Bangui.

Selon le tableau de bord humanitaire publié au 1er semestre 2019, par OCHA, la situation humanitaire reste périlleuse en Centrafrique. 63 % de la population ont besoin d’une assistance humanitaire et de protection, ce qui place aujourd’hui la RCA parmi les pays les plus dangereux au monde pour les Assistances humanitaires.

En ce qui concerne, l’accès dans les zones éloignées après une tournée effectuée par  Denise Brown, l’état des lieux est exécrable, «  On a trouvé une population qui est totalement enclavée. De Bangui en passant par Obo, jusqu’à Zémio, avec des camions il faut passer deux mois en cours de route. On a trouvé aussi que sur les marchés, il y a avait des produits qui coutaient 5 fois plus cher que ce qu’on trouve ici à Bangui. On a aussi trouvé des hôpitaux qui ne fonctionnent pas,  il n’y avait pas de médecins et l’accès aux soins de santé est très difficile dans cette partie du pays. Il est aussi important de souligner que la présence des humanitaires dans ces régions est faible, autrement dit, il manque de capacité de répondre  aux attente de la population », témoigne-t-elle.

Les défis d’accès physiques et sécuritaires entravent l’acheminement rapide de l’aide humanitaire à l’intérieur du pays. Dans le Sud-est de la RCA en occurrence, 500.000 personnes ont besoin d’une assistance humanitaire d’urgence. « Toute la région du Sud-est est préoccupante. Selon les études récentes que nous avons menées, 500.000 personnes ont besoin d’une aide quotidienne pour qu’ils puissent manger. La situation dans les camps de déplacés telle que nous l’avions vu, est extrêmement précaire. Dans ces camps, vivent également les groupes armés, il y a des armes qui circulent. Je voudrais mettre aussi un point particulier sur la violence sexuelle. Chaque soixante minute une femme est violée. Les femmes et les jeunes filles sont victimes de violences sexuelles quand elles vont travailler dans les champs pour nourrir leur famille », a-t-elle conclu.

Toutefois, elle a rassuré sur les mesures d’urgences qui seront prises avec le gouvernement centrafricain pour apporter une assistance à ces personnes déplacées et appuyer les structures sanitaires à travers les acteurs humanitaires pour sauver des vies en péril à Zemio. Il est à préciser aussi que le mode opératoire des bandes armées à changer de paradigme, « cédant ainsi la place au banditisme et à la criminalité », a constaté Denise Brown.

Jusqu’au 30 juin dernier, 130 incidents ont affecté le personnel humanitaire, parmi lesquels ont dénombre trois morts et des scènes de cambriolage. Malgré cet environnement opérationnel difficile, OCHA prévoit une assistance humanitaire d’urgence qui sera fournie à deux millions de centrafricains vivants à l’intérieur du pays, d’ici la fin de l’année.

43 % de fonds sont mobilisés dans le cadre du fonds humanitaire 2019. Les besoins sont énormes et urgents. Sur 430 millions prévus, seulement 185 millions de dollars ont été rassemblés, soit un gap de 244 millions à combler