BANGUI, le 25 juin 2024 (RJDH) ---- En République Centrafricaine, une femme est victime de violence sexuelle chaque heure pendant les périodes de
BANGUI, le 25 juin 2024 (RJDH) —- En République Centrafricaine, une femme est victime de violence sexuelle chaque heure pendant les périodes de conflits. Malgré la prise en charge holistique et de divers services (médical, psychologique, juridique et réinsertion socioéconomique) assurés par les acteurs humanitaires nationaux et internationaux intervenant à travers le pays, les survivantes sont de plus en plus stigmatisées dans les communautés. Lina Josiane Bemakasoui, ministre centrafricain de l’action humanitaire et de la solidarité nationale, appelle les communautés à lutter contre cette pratique.
Depuis l’année 2015, le 19 juin est déclarée journée internationale pour l’élimination des violences sexuelles en temps de conflit. L’objectif de cette commémoration est de sensibiliser le public sur la nécessité d’en finir avec cette forme de violence, d’honorer les survivantes et de rendre hommage aux acteurs qui militent pour l’élimination de ces crimes. Lors de la commémoration de cette année, la ministre de l’action humanitaire et de la solidarité nationale, Lina Josiane Bemakasoui, exhorte les communautés à lutter contre la stigmatisation et la discrimination des survivantes, qui, selon elle, risquent de causer du tort aux victimes.
« Le président Faustin Archange Touadéra a mis en place un comité stratégique pour lutter contre les violences sexuelles et c’est lui-même qui est le président de ce comité. Si le président a pris à bras le corps cette lutte, cela à un grand sens. Je demande à toute la population centrafricaine de s’aligner derrière cette dynamique afin de lutter efficacement contre la stigmatisation et la discrimination des survivantes », a déclaré, Lina Josiane Bemakasoui, au sortir de la conférence de presse hebdomadaire de la MINUSCA du 19 juin 2024. « Aux survivantes, je leur dis que le gouvernement et ses partenaires se mobilisent pour apporter une réponse à leurs problèmes. Que ce soit la prise en charge médicale, psychosociale, juridique et judiciaire ainsi que la réinsertion socioéconomique. Nous sommes restés depuis quelques années sur la résilience des survivantes. Il est temps de penser à la réparation pour elles. Nous voulons que les victimes des violences sexuelles en temps de conflits armés retrouvent leur dignité. Que les communautés s’impliquent dans cette lutte pour la cause des victimes », a-t-elle conclu.
Le coordonnateur humanitaire, Mohamed Agayoya, a, lors de cette même conférence de presse, plaidé pour une réponse appropriée et adéquate pour les survivantes dans les zones rurales. « La MINUSCA à travers la section de protection de la femme analyse les menaces et les facteurs de risques, notamment pour guider la mise en œuvre des activités de protection des populations civiles. Elle plaide aussi pour que les survivantes bénéficient d’une assistance adéquate en ce qui concerne l’assistance médicale, l’assistance psychosociale, juridique et humanitaire qui font défaut dans les zones rurales reculées où se produisent malheureusement la plupart des cas de ces violences. Quand elle le peut, elle facilite le référencement et l’accès des survivantes aux services d’assistance disponibles où facilite l’acheminement les traitements psychoprophylactique et post-viol avec les Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) et les organisations de la société civile centrafricaine ».
En RCA, les violences sexuelles liées aux conflits restent une triste réalité dont l’ampleur reste difficile à déterminer. Des raisons sont d’une manière générale très bien connues : la résilience, la peur des victimes de dénoncer les auteurs et l’impossibilité de rapporter les cas.
Petrus Namkoina
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