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Centrafrique : La légitime défense, ligne adoptée par les présumés auteurs des crimes de Bangassou

Centrafrique : La légitime défense, ligne adoptée par les présumés auteurs des crimes de Bangassou BANGUI, le 21 Janvier 2020 (RJDH) --- Poursuite c

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Centrafrique : La légitime défense, ligne adoptée par les présumés auteurs des crimes de Bangassou

BANGUI, le 21 Janvier 2020 (RJDH) — Poursuite ce jour d’audience des présumés coupables des crimes commis en 2017 à Bangassou. La séance de ce jour est dédiée à la comparution des témoins. La plupart de ces miliciens impliqués dans ces violences ont adopté devant la cour la ligne de légitime défense pour justifier ainsi leur acte. Il s’agit de Pino-Pino et Bere-Bere, deux chefs redoutables de ces milices à Bangassou et dans le Mbomou.

Le 20 janvier 2020, le chef redoutable des Anti Balaka de Bangassou, Pépin Wakanam de sobriquet Pino Pino est accusé de crimes graves, entre autres, « crime international, profanation de tombe, désacralisation des patrimoines nationaux, crime de masse, meurtre, assassinat à Bangassou et à Béma au sud-Est du pays », selon le Procureur général, Eric Didier Tambo.

Face aux juges et pendant plus de deux heures, les accusés Pino Pino et Bere-Bere ont passé aux aveux pendant leur déposition, mais justifient leur acte comme étant de la légitime défense en réponse aux agressions armées extérieures. « J’ai combattu pour la cause publique, c’est la légitime défense. La population de la ville de Bangassou a été meurtrie par des Séléka, raisons pour lesquelles nous nous sommes constitués en auto-défense et avons adopté la ligne de légitime défense » a-t-il déclaré.

Les faits remontent au mai 2017, perpétrés dans la sous-préfecture de Bakouma, à Yongofongo, l’une des communes de Bangassou et au quartier Tokoyo au sud-Est du pays.

Éric Didier Tambo, Procureur Général, se fondant sur les dossiers d’accusation contre les prévenus, tente étape par étape et avec des preuves solides pour démolir l’argument de légitime défense brandi par les accusés car, selon lui, « ces attaques ont été préméditées et à cette époque aucune menace ne pesait sur la ville de Bangassou », a ainsi attaqué l’accusation.   La défense, quant à elle, se réserve de tous commentaires, bien que plaidant non coupable leurs clients communs, parce que, le verdict n’est pas encore tombé.

La séance d’aujourd’hui est dédiée au passage des témoins de l’accusation devant la cour pour leur déposition. Les témoins, l’un après l’autre, sont revenus sur les événements douloureux de 2017 ayant entraîné de pertes en termes de bien marquées par la destruction de leurs commerces à Tokoyo.

Le procès risquerait de s’étirer car les dossiers inscrits au rôle n’ont pas été vidés, le ministère de la justice grade des Sceaux, a prolongé le délai de la session criminelle au 31 janvier 2020. Pour rappel, les 34 milices Anti Balaka de la ville de Bangassou sont accusées pour association des malfaiteurs, assassinat, meurtre, détention illégale des armes et munitions de guerre.

Ces incidents avaient enregistré, selon l’ONU, environ 72 morts, 76 blessés, 4400 déplacés internes.

Auguste Bati-Kalamet