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Centrafrique : La langue maternelle, une valeur culturelle qui se perd 

BANGUI, le 10 juillet 2024(RJDH)… La langue maternelle constitue l’un des éléments du patrimoine culturel que les ancêtres ont légué à chaque gén

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BANGUI, le 10 juillet 2024(RJDH)… La langue maternelle constitue l’un des éléments du patrimoine culturel que les ancêtres ont légué à chaque génération. Cette richesse a-t-elle encore sa place au sein de la population centrafricaine ?

 La République Centrafricaine regorge d’une diversité ethnique estimée à plusieurs dizaines. Chaque ethnie dispose d’une langue maternelle propre à elle, ce qui la distingue des autres et permet la fluidité des échanges familiaux. A travers la rencontre et le brassage avec les autres cultures dans les grandes villes notamment Bangui, la langue Sango et les langues maternelles tendent à disparaitre au profit des langues étrangères.

Jean-Matou, responsable des ressources humaines à l’Association Centrafricaine pour la Traduction des Bibles en Afrique (ACATBA), a souligné son importance : «Nous savons que la langue maternelle occupe une place importante dans la vie de tout un chacun de nous et  c’est un patrimoine culturel, cela  fait partie de notre identité». Il a aussi souligné le déclin  de cette langue maternelle, en ces termes

 « Ce constat est réel ; les parents ont laissé aujourd’hui la place à la langue étrangère au détriment de la langue maternelle. Chaque parent doit prendre sa responsabilité d’apprendre les bases de sa langue maternelle aux enfants depuis la maison ; d’autres le font, mais pas tout le monde ; ce n’est pas normal d’abandonner  son identité au profit d’autres cultures ».           

Interrogé sur la question,  Léon-Komohili, habitant le quartier Padré Pio dans le 6e arrondissement de Bangui, pense que  les grandes vacances sont les meilleurs moments pour envoyer les enfants au village aux fins d’apprendre la langue maternelle.

« Il est  vraiment important d’envoyer  les enfants en cette période des grandes vacances au village pour faciliter l’apprentissage de leur langue maternelle parce que, c’est l’un des aspects de notre culture.

 Je me souviens encore des périodes de crise que nous avons connues ;  quand on se déplaçait, on croisait parfois des éléments des forces en conflit. Si l’on ne répondait pas dans la langue utilisée par eux, on était traité d’ennemi et l’on pouvait se faire tuer. Il est vraiment important d’apprendre à nos enfants les langues maternelles ».       

La journée  internationale  de la langue maternelle est célébrée  le 21 février de chaque année. Cette journée a été proclamée depuis l’an  2000  par l’UNESCO. Une occasion pour les pays de promouvoir la diversité linguistique et culturelle. A Bangui, plusieurs personnes ne font presque pas usage de leurs langues maternelles au profit des langues officielles. Il y a lieu de s’interroger sur ce phénomène qui, si l’on ne fait pas attention, fera disparaître progressivement les langues maternelles.

Leslie-Majeur-Melesso

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