Centrafrique : « Faisons le nécessaire pour mettre fin au SIDA ! », déclare Mme Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA

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Centrafrique : « Faisons le nécessaire pour mettre fin au SIDA ! », déclare Mme Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA

BANGUI, le 07 juin 2021(RJDH)---« La santé publique a fait les gros titres de la presse mondiale pendant plus d'un an. L'impact dévastateur de la pa

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BANGUI, le 07 juin 2021(RJDH)—« La santé publique a fait les gros titres de la presse mondiale pendant plus d’un an. L’impact dévastateur de la pandémie de COVID-19 sur la vie et les moyens de subsistance des gens et sur les économies à travers le monde nous a rappelé le pouvoir destructeur d’un virus microscopique », a déclaré la Directrice executive ONUSIDA Mme Winnie Byanyima.

Dans l’ombre de la pandémie COVID-19, le monde se réunira du 8 au 10 juin pour définir un nouveau programme audacieux visant à mettre fin à une autre pandémie, 40 ans après son apparition. Lors de la réunion de haut niveau des Nations Unies sur le sida de 2021, à New York et en ligne, des dirigeants, des militants et des personnes vivant avec et affectées par le VIH forgeront une nouvelle déclaration politique des Nations Unies pour mettre le monde sur la voie de l’éradication du sida d’ici 2030.

D’énormes progrès ont été réalisés depuis que les premiers cas de sida ont été identifiés il y a quatre décennies. Après avoir atteint un pic de 1,7 million en 2004, le nombre de décès liés au sida dans le monde est tombé à un peu moins de 700 000 en 2019. Les nouvelles infections au VIH ont également diminué, passant de 2,8 millions en 1998 à 1,7 million en 2019. Et le traitement du VIH a donné de l’espoir à des millions de personnes. Ce qui était autrefois une condamnation à mort peut désormais être géré efficacement. En juin 2020, 26 millions de personnes avaient accès à une thérapie antirétrovirale salvatrice, un traitement qui peut donner aux personnes vivant avec le VIH une espérance de vie normale.

Cependant, ces progrès sont insuffisants. Malgré les efforts, la République Centrafricaine (RCA) est encore loin de l’objectif de mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030 – une promesse faite par la Centrafrique, ainsi que 192 autres pays, dans les Objectifs de développement durable et lors de la réunion de haut niveau des Nations unies sur l’élimination du sida en 2016.

Avec la pandémie de COVID-19 qui touche encore presque tous les pays, il est facile d’oublier d’autres crises de santé publique. Mais la pandémie de VIH est toujours là. Elle est toujours réelle. Et la COVID-19 a un impact sur les progrès réalisés pour mettre fin au SIDA.

La pandémie de VIH touche différents groupes dans différents pays. En RCA, elle touche principalement les femmes, notamment les jeunes femmes et les adolescentes. En effet, La prévalence de l’infection à VIH était estimée à 3,6% en 2020, 4,4% chez les femmes et 2,9% chez les hommes. Dans ce pays comme dans d’autres pays, ce sont les populations clés – les prisonniers, les homosexuels et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleurs du sexe qui ont les prévalences les plus élevées. Au cœur du problème, les inégalités sont le carburant qui alimente la pandémie de VIH.

Le COVID-19 a mis en évidence les faiblesses des systèmes de santé aux niveaux mondial, régional et national, mais les connaissances, l’expertise et l’infrastructure acquises au cours de 40 années de lutte contre le sida ont été cruciales pour guider une réponse à la pandémie de COVID-19 axée sur les droits de l’homme et les personnes. L’investissement dans l’infrastructure sanitaire mondiale a contribué à la lutte contre la pandémie de COVID-19, mais nous devons faire plus et renforcer les faiblesses des systèmes de santé afin que, la prochaine fois qu’une crise surviendra, le monde soit prêt et capable d’agir.

En mars de cette année, l’organe directeur de l’ONUSIDA a adopté la stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026, qui vise à combler les lacunes qui empêchent de progresser vers l’élimination du sida en se concentrant sur les inégalités qui alimentent la pandémie. Elle vise à promouvoir des sociétés plus justes. Elle fixe des objectifs qui, s’ils sont atteints, remettraient fermement le monde sur la voie de l’éradication du sida d’ici à la fin de la décennie.

S’appuyant sur la stratégie mondiale de lutte contre le sida, la réunion de haut niveau des Nations unies sur le sida s’efforcera de changer le cours de la réponse au VIH. La déclaration politique qui en résultera doit être audacieuse et ambitieuse. Comme il reste si peu de temps, elle doit donner le leadership dont le monde a besoin pour fixer le cap des dernières années de la riposte au VIH.
En étant audacieuse, la déclaration politique doit veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte. Elle doit soutenir fermement les questions que certains peuvent trouver inconfortables – l’éducation sexuelle complète, la santé et les droits sexuels et reproductifs, les droits de l’homme de chacun, y compris des populations clés, qui sont souvent marginalisées et criminalisées en raison de leur identité de genre, de leur orientation sexuelle, de leurs moyens de subsistance ou de leurs dépendances, ou simplement parce qu’elles vivent avec le VIH.

La nouvelle déclaration politique doit être soutenue par un engagement politique. Si les promesses faites par le passé n’ont pas été tenues, c’est en partie parce que le monde n’a pas apporté le soutien nécessaire pour les concrétiser.

Nous savons que lorsque le niveau d’investissement dans la riposte au VIH est approprié, l’argent fonctionne. Chaque dollar supplémentaire investi dans la mise en œuvre de la stratégie mondiale de lutte contre le sida dans les pays à revenu faible ou intermédiaire rapportera 7,37 dollars US en avantages sanitaires.

L’heure est venue de redynamiser la santé dans l’agenda mondial. COVID-19 est la priorité immédiate, et avec elle le besoin vital de déployer la vaccination pour tous, partout – l’énorme inégalité dans l’accès à la vaccination n’est rien d’autre qu’un scandale – mais le monde ne doit pas oublier le VIH. La République Centrafricaine ne doit pas oublier le VIH.

Mais nous devons être optimistes. La République Centrafricaine a déjà fait de grands progrès dans la réponse au VIH. Nous savons comment diagnostiquer et traiter le VIH. Nous savons comment prévenir les nouvelles infections par le VIH. Nous savons comment sauver des vies. Le soutien de la République Centrafricaine à une déclaration politique forte des Nations Unies sur le VIH est vital si le monde veut arriver au point final après ce qui, d’ici 2030, sera près de 50 ans de pandémie de VIH.
Il est maintenant temps de changer le cours de la réponse au VIH. Il est maintenant temps de mettre le monde sur la voie de la fin du sida. Faisons-le !

Par Mme Winnie Byanyima, Directrice executive ONUSIDA

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